Aspiré dans une faille de l'espace-temps

Parfois, je ferme les yeux, sur mon lit, une petite sieste d'une heure ou deux, je me dis que ça ne peut pas faire de mal. Je me laisse aspirer par le silence et l'envie d'être loin, ailleurs dans l'espace et ailleurs dans le temps. Des fantômes viennent alors me visiter pendant ces quelques minutes, juste avant de m'endormir, la réalité qui se dissipe, fondu-enchainé sur mon univers intérieur, pas toujours très joli à regarder, mes contradictions qui se mettent à voler autour de moi comme des papillons lumineux, des futurs potentiels qui n'ont jamais existé ailleurs que dans les rêves de l'enfant enfoui sous l'adulte, et tous ces carrefours où j'ai pris la mauvaise direction. Souvent, je vois la mer, aussi, la Méditerranée, bien sûr, et c'est un signe d'espoir, quand rien n'arrête le regard jusqu'à l'horizon, et il est encore possible de s'inventer un au-delà. D'autres images reviennent, souvent ancrées dans des fragments de souvenirs, des visages aimés, des yeux bleus, parfois aussi mes frêres ou mes parents. Des morceaux de ma vie. Quand j'en avais une.

Puis je me réveille, et une semaine s'est écoulée.

Je crois qu'il est temps que je rentre en Europe.





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